Venise fascine depuis longtemps avec ses canaux et ses beaux palais. Mais loin des foules, il y a un secret à découvrir : les îles peu connues de la lagune. Ici, loin des touristes de la place Saint-Marc, on peut vivre l’Italie de façon plus authentique.
Embarquez pour un voyage hors du commun. Nous explorerons des jardins, des vieux monastères, des villages de pêcheurs pleins de charme et des endroits mystérieux. Chaque arrêt vous réserve des surprises, loin des sentiers touristiques habituels.
Nom de l’île | Description | Particularité |
---|---|---|
Sant’Erasmo | L’île-potager de Venise | Maraîchers cultivent des légumes pour le marché du Rialto |
San Francesco del Deserto | L’île des Franciscains | Monastère du XIIIe siècle, accessible uniquement en bateau-taxi |
San Michele | L’île de l’éternel repos | Principal cimetière de Venise, tombe de Stravinsky |
Poveglia | L’île hantée de Venise | Ancienne quarantaine et hôpital psychiatrique, fermée au public |
Pellestrina | L’île du bout du monde | Village de pêcheurs authentique au sud de la lagune |
Sant’Erasmo : le jardin secret de Venise
Imaginez un havre de paix verdoyant, où le temps semble s’être arrêté. Bienvenue à Sant’Erasmo, l’île-potager qui nourrit Venise depuis des siècles. Ici, point de palais ni de gondoles, mais des champs à perte de vue et une atmosphère bucolique qui contraste délicieusement avec l’agitation de la Cité des Doges.
Un voyage dans le temps et les saveurs
Le vaporetto n°13 vous transporte en à peine plus d’une heure de la frénésie vénitienne à la quiétude champêtre. Dès votre arrivée, l’air embaume les herbes aromatiques et la terre fraîchement retournée. Les maraîchers, véritables gardiens d’un savoir-faire ancestral, cultivent ici des légumes d’exception qui font la renommée de la gastronomie vénitienne.
À la découverte des trésors maraîchers
Flânez le long des sentiers bordés de vignes et d’arbres fruitiers. Vous croiserez peut-être un agriculteur sur son antique tracteur ou un cycliste local transportant sa récolte du jour. Ne manquez pas de goûter au carciofo violetto, l’artichaut violet de Sant’Erasmo, véritable star des étals du marché du Rialto. Sa saveur délicate et sa tendreté en font un mets prisé des chefs vénitiens.
Une escapade gustative inoubliable
Pour une expérience culinaire authentique, rendez-vous dans l’une des trattorias familiales de l’île. Là, attablé face à la lagune, savourez des plats simples mais divins, élaborés avec les produits fraîchement cueillis. Un risotto aux asperges de Sant’Erasmo ou une salade de tomates multicolores suffiront à vous convaincre que vous avez découvert le véritable goût de Venise.
San Francesco del Deserto : l’oasis spirituelle de la lagune
Au cœur de la lagune vénitienne, entre les îles plus connues de Sant’Erasmo et Burano, se dresse un joyau spirituel méconnu : San Francesco del Deserto. Cette île monastique offre une parenthèse de sérénité absolue, loin du tumulte touristique de Venise.
Un havre de paix chargé d’histoire
L’histoire de San Francesco del Deserto remonte au XIIIe siècle, lorsque Saint François d’Assise lui-même y aurait fait escale lors de son retour de Terre Sainte. Fasciné par la quiétude du lieu, il y planta un bâton qui, selon la légende, se transforma miraculeusement en cyprès. Aujourd’hui encore, ce cyprès millénaire trône fièrement dans les jardins du monastère, témoignage vivant d’une tradition spirituelle ininterrompue.
Une excursion hors des sentiers battus
Rejoindre San Francesco del Deserto relève presque de l’aventure. Aucun vaporetto ne dessert cette île préservée, il faut donc affréter un bateau-taxi depuis Burano. Cette difficulté d’accès contribue à maintenir l’atmosphère paisible et méditative du lieu. Dès que vous poserez le pied sur l’île, vous serez saisi par le silence enveloppant, uniquement troublé par le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles.
À la découverte d’un joyau architectural
Le monastère, toujours habité par une poignée de moines franciscains, est un chef-d’œuvre d’architecture religieuse. Les frères vous guideront à travers les cloîtres ombragés, les chapelles intimistes et les jardins luxuriants. Chaque pierre, chaque fresque raconte une histoire de dévotion et de contemplation.
Un moment de recueillement hors du temps
Que vous soyez croyant ou non, San Francesco del Deserto invite à la réflexion et à l’introspection. Prenez le temps de vous asseoir dans le jardin, face à la lagune miroitante. Écoutez le silence, observez la lumière qui joue sur les murs séculaires. Peut-être comprendrez-vous alors pourquoi ce lieu a attiré pendant des siècles ceux qui cherchaient à se retirer du monde pour mieux le contempler.
San Michele : l’île de l’éternel repos au cœur de Venise
Entre le quartier animé de Cannaregio et l’île artisanale de Murano se dresse une île singulière, à la fois fascinante et empreinte de mélancolie : San Michele. Ce cimetière insulaire offre une perspective unique sur l’histoire et la culture vénitiennes, loin des sentiers touristiques habituels.
Un voyage dans le temps et la mémoire
Dès votre arrivée sur San Michele, vous serez frappé par le contraste saisissant avec l’effervescence de Venise. Ici règne un calme olympien, propice à la méditation et au souvenir. L’île, parfaitement carrée, est ceinturée de hauts murs de brique rouge qui semblent la protéger des assauts du temps et des flots.
Une nécropole aux allures de jardin
Franchissez les portes du cimetière et laissez-vous envoûter par la beauté sereine des lieux. Les allées ombragées de cyprès centenaires vous guideront à travers un dédale de tombes, certaines modestes, d’autres véritables œuvres d’art. Les sculptures funéraires, les épitaphes éloquentes et les photos jaunies racontent l’histoire de Venise et de ses habitants, des plus illustres aux plus humbles.
Sur les traces des grands noms
San Michele abrite les sépultures de nombreuses personnalités qui ont marqué l’histoire de l’art et de la culture. Ne manquez pas de vous recueillir sur la tombe du compositeur Igor Stravinsky, dont la pierre tombale sobre contraste avec la richesse de son œuvre musicale. Non loin, vous découvrirez le dernier repos du poète américain Ezra Pound, amoureux inconditionnel de Venise.
Un lieu de mémoire vivant
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, San Michele n’est pas un lieu figé dans le passé. Le cimetière continue d’accueillir les défunts vénitiens, perpétuant une tradition séculaire. Observez les familles venues fleurir les tombes de leurs proches, les jardiniers qui entretiennent avec soin les espaces verts, et vous comprendrez que San Michele est bien plus qu’un simple cimetière : c’est un lieu de mémoire vivant, où le passé et le présent de Venise se rejoignent.
Une pause contemplative
Avant de quitter l’île, accordez-vous un moment de contemplation face à la lagune. Depuis les rives de San Michele, la vue sur Venise est saisissante. Les clochers et les dômes se détachent sur l’horizon, rappelant que la vie continue son cours, immuable, de l’autre côté des flots. Cette perspective unique vous fera apprécier Venise sous un jour nouveau, plus intime et plus profond.
Poveglia : l’île mystérieuse aux légendes ténébreuses
Au sud de Venise, à mi-chemin entre le Lido et la terre ferme, se dresse une île dont le seul nom suffit à faire frissonner les Vénitiens : Poveglia. Cette petite île de 7 hectares, abandonnée depuis des décennies, est auréolée de mystères et de légendes macabres qui en font l’un des lieux les plus fascinants et les plus inquiétants de la lagune.
Un passé tourmenté
L’histoire de Poveglia est marquée par une succession d’épisodes sombres qui ont forgé sa sinistre réputation. Au XVIe siècle, l’île servit de lieu de quarantaine pour les pestiférés, qui y étaient abandonnés à leur triste sort. Des siècles plus tard, au XIXe siècle, Poveglia devint à nouveau un lazaret, accueillant les malades atteints de choléra et d’autres maladies contagieuses.
L’asile maudit
Mais c’est au XXe siècle que Poveglia acquit véritablement son statut de lieu hanté. En 1922, les autorités y installèrent un hôpital psychiatrique, qui fonctionna jusqu’en 1968. Les rumeurs les plus folles circulent sur les traitements inhumains qui y auraient été pratiqués. On parle de lobotomies sauvages, d’expériences médicales douteuses et même d’un médecin-chef qui aurait sombré dans la folie avant de se suicider en se jetant du haut du campanile de l’île.
Un spectacle fantomatique
Bien que l’accès à Poveglia soit officiellement interdit, il est possible d’apercevoir l’île depuis le Lido ou lors d’une excursion en bateau dans la lagune sud. Le spectacle est saisissant : les bâtiments en ruine, envahis par une végétation luxuriante, se dressent comme des fantômes de pierre au milieu des eaux. Le campanile, toujours debout, semble monter la garde sur ce royaume abandonné.
Entre mythe et réalité
Les légendes qui entourent Poveglia ont pris une telle ampleur qu’il est parfois difficile de démêler le vrai du faux. Certains affirment que l’île est hantée par les âmes tourmentées de ses anciens occupants. D’autres prétendent avoir entendu des cris ou aperçu des lumières étranges émanant des ruines. Qu’il s’agisse de phénomènes paranormaux ou simplement du fruit de l’imagination collective, Poveglia continue de fasciner et d’effrayer.
Un avenir incertain
En 2014, le gouvernement italien a mis Poveglia aux enchères dans le cadre d’un plan de réduction de la dette publique. Malgré l’intérêt suscité par certains investisseurs, l’île reste à ce jour inoccupée, comme figée dans le temps. Son avenir demeure incertain, entre projets de réhabilitation et volonté de préservation de ce lieu chargé d’histoire.
Pellestrina : l’authentique village de pêcheurs au bout du monde
Loin des itinéraires touristiques traditionnels, Pellestrina se dresse comme un rempart entre la lagune de Venise et la mer Adriatique. Cette île-barrière de 11 kilomètres de long offre une immersion totale dans la vie vénitienne authentique, loin des clichés et du tourisme de masse.
Un ruban de terre entre ciel et mer
Pellestrina surprend d’abord par sa géographie singulière. Étroite bande de terre, elle ne dépasse pas 300 mètres de large par endroits. D’un côté, la lagune paisible, de l’autre, les digues massives qui la protègent des assauts de l’Adriatique. Cette configuration unique crée un microcosme fascinant, où la vie s’organise depuis des siècles au rythme des marées et des saisons.
Un village de pêcheurs hors du temps
Le cœur battant de Pellestrina est son village de pêcheurs, véritable carte postale vivante. Les maisons colorées s’alignent le long de la rue principale, leurs façades aux teintes pastel se reflétant dans les eaux calmes de la lagune. Ici, point de palais majestueux ni d’églises opulentes, mais une architecture simple et fonctionnelle qui témoigne de la vie modeste mais digne des insulaires.
La flottille bleue, fierté de l’île
Le port de Pellestrina offre un spectacle enchanteur avec sa flottille de bateaux de pêche bleus, emblématiques de l’île. Ces embarcations traditionnelles, appelées « bragozzi », sont le gagne-pain des familles locales depuis des générations. Tôt le matin, observez le ballet des pêcheurs qui partent en mer, perpétuant des traditions séculaires avec une précision chorégraphique.
Des savoir-faire ancestraux
Pellestrina n’est pas seulement réputée pour sa pêche. L’île abrite également des artisans qui perpétuent des techniques ancestrales. Ne manquez pas de visiter les ateliers de dentellières, où des mains expertes créent de véritables œuvres d’art en dentelle, selon la tradition du « merletto di Pellestrina ». Cette dentelle délicate, réalisée au fuseau, est un trésor de patience et de savoir-faire.
Une gastronomie simple et savoureuse
La cuisine de Pellestrina est à l’image de ses habitants : authentique et généreuse. Dans les trattorias familiales qui bordent la lagune, goûtez aux spécialités locales fraîchement pêchées. Le « risotto di gò », préparé avec un poisson de lagune, ou les « schie », de minuscules crevettes grises, vous feront découvrir les saveurs véritables de la gastronomie vénitienne, loin des restaurants touristiques du centre-ville.
Une échappée belle à vélo
Le meilleur moyen d’explorer Pellestrina est sans conteste le vélo. Louez une bicyclette et parcourez la piste cyclable qui longe l’île du nord au sud. Ce trajet offre des panoramas à couper le souffle sur la lagune et la mer. Faites une halte à la réserve naturelle de Ca’ Roman, à l’extrémité sud de l’île, un havre de paix pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs.
Vous pourrez aussi aimer :
- Les Cinque Terre : Découvrez les Villages Iconiques de la Ligurie
- Découvrir les merveilles des Cinque Terre en seulement 3 jours !
- Les joyaux cachés de l’Italie : les 9 villes méconnues à découvrir
- 7 itinéraires incontournables de la Côte Amalfitaine
- Les 10 plus beaux villages Romains qui regorgent d’histoire
- Visiter Turin en 3 jours : Que voir & Où dormir ?
- Villages au Lac Majeur : Les 7 plus beaux
- Mes 10 destinations favorites pour l’Italie cet été 2025
- Les 10 plus belles plages paradisiaques de Sardaigne en 2025
- La Sicile en 5 jours : Le meilleur itinéraire pour 2025